Quelles sont les complications possibles liées au don d’ovocytes ?

En France, la prise en charge des donneuses d’ovocytes est encadrée et surveillée par des équipes médicales pluridisciplinaires dans des centres de don autorisés par l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Un bilan médical complet permet de déterminer que la donneuse ne prend pas de risque pour sa santé et qu’elle fait cette démarche en toute connaissance de cause.

Les complications sont rares chez les donneuses (0,2% des ponctions réalisées*). Elles sont liées soit à la ponction des ovocytes, soit au traitement hormonal de stimulation. N’hésitez pas à poser toutes vos questions au médecin du centre de don qui vous recevra.

  • Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne sévère
    Il provoque des douleurs abdominales, des nausées et un gonflement abdominal. Parfois, il entraine d’autres complications telles que des thromboses veineuses, phlébite ou embolie pulmonaire. Quand il se déclenche pendant la stimulation des ovaires, il conduit à arrêter le traitement et n’est généralement pas sévère. Quand ce syndrome se déclenche après la ponction, il peut se révéler sévère et nécessiter une hospitalisation.
    Chaque année, on observe entre 2 et 6 cas sévères chez les donneuses d’ovocytes (0,7% des ponctions)*. Concernant les thromboses veineuses, elles sont exceptionnelles chez les donneuses (1 événement recensé à ce jour).
  • L’hémopéritoine
    Il s’agit d’un saignement dans l’abdomen, très douloureux, qui survient après la ponction et est causé par un saignement de l’ovaire. Une intervention chirurgicale de type cœlioscopie est souvent proposée et suivie d’une courte hospitalisation pour la prendre en charge.
    Chaque année, on observe, entre 0 et 3 hémopéritoines chez les donneuses d’ovocytes (0,25% des ponctions)*.
  • L’infection post-ponction
    Cette infection se situe dans l’abdomen : elle touche l’ovaire ou la trompe. Il peut aussi s’agir d’une infection urinaire ou rénale. Ces infections nécessitent un traitement antibiotique, et selon leur localisation, plus rarement, une chirurgie. Chaque année, on observe entre 1 et 2 cas d’infection chez les donneuses d’ovocytes (0.06% des ponctions)*.
  • La torsion d’annexe (c’est-à-dire une torsion de l’ovaire)
    La torsion provoque une douleur abdominale brutale et intense. Il s’agit d’une urgence chirurgicale. C’est un événement très rare chez les donneuses d’ovocytes (0.02% des ponctions)*.

D’autres complications, plus rares, existent. N’hésitez pas à poser toutes vos questions au médecin du centre de don qui vous recevra.

Un système de surveillance, appelé AMP vigilance, recueille ces complications. Cela permet de les analyser, de s’assurer de la mise en place de mesures correctives et d’améliorer la qualité des soins. Il est géré par l’Agence de la biomédecine.

Des consignes claires vous seront données par l’équipe médicale du centre de don. Toutefois, si vous êtes inquiète de vos symptômes pendant le traitement de stimulation ou après la ponction, n’hésitez pas à contacter le centre de don. S’il est fermé (la nuit ou le week-end, par exemple), il faut contacter les services d’urgence. Précisez bien que vous êtes en cours de traitement ou que vous avez effectué un don d’ovocytes et la date du don.

Certains symptômes doivent vous faire consulter sans attendre. Les voici :

  • Une douleur abdominale forte d’un côté
  • Des douleurs abdominales avec de la fièvre
  • Des douleurs abdominales diffuses (à plusieurs endroits de votre corps) avec une prise de poids rapide, parfois des nausées et des vomissements et très peu d’émission d’urines
  • Des difficultés à respirer, une douleur thoracique
  • Des douleurs dans les jambes, les bras, le cou
  • De forts maux de tête qui ne passent pas
  • Des saignements abondants (plus que des règles)

* Données issues du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information) pour la période 2018-2023.