Je suis peut-être devenue une fée en faisant ce don mais ces femmes en attente d’un don sont à mes yeux des Wonder Women
Cela fait des années que je connais P… je ne savais pas qu’elle était malade (syndrome de Turner) ; je la voyais prendre un traitement mais sans vraiment comprendre pourquoi. Lors d’un repas entre copine, elle m’a confié qu’elle était sur liste d’attente au CECOS et que l’attente était longue. En rentrant chez moi, j’ai fait des recherches sur internet et j’ai découvert que le don d’ovocytes était possible pour les femmes n’ayant jamais donné la vie. Pour des raisons personnelles j’ai dû mettre mon projet en pause mais quelques mois plus tard, j’ai repris rendez-vous.
Lors de ce premier entretien, le professeur m’a ré-expliqué le processus, m’a posé des tas de questions sur mes antécédents familiaux, m’a donné des consentements à signer. Quelques jours plus tard, la secrétaire du CECOS m’a appelé pour me donner un rendez-vous avec la psychologue du service et le professeur. Pas évident de parler de soi, de sa famille et de ses motivations à un médecin mais elle m’a mise tout de suite à l’aise. Suite à ce rendez-vous, j’ai dû patienter dans la salle d’attente et qu’elle ne fut pas ma surprise de voir toutes ces femmes avec leur dossier plus ou moins gros accompagnées par leur conjoint. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à prendre conscience de l’impact de mon geste.
Nouveau rendez-vous un mois après. Entre temps, j’ai rencontré un jeune homme charmant à qui j’ai tout de suite raconté mon projet, il m’a soutenu dès le début. J’en ai également parlé à mon employeur par rapport aux absences et il a tout de suite était compréhensif.
La 1ère semaine de traitement (prise de médicament à heure fixe) s’est bien passée, hormis quelques effets secondaires mais sans gravité. J’avais quelques appréhensions pour les piqures sous cutanées mais la sage-femme m’avait bien expliqué et les tutos youtube m’ont rassuré. Trois jours après la première injection, rendez-vous à l’hôpital pour une prise de sang et une échographie pelvienne. Les résultats ont montré que je réagissais bien au traitement et que dans une semaine je pourrais subir la ponction.
Le personnel soignant a été très accueillant et m’a soutenu avant/pendant et après. Je suis sortie très rapidement et me suis reposée pendant 48h - quelques douleurs de règles mais rien d’insurmontable. Des infirmières et le professeur m’ont appelé le lendemain et 72h après pour prendre des nouvelles, ils m’ont encore remercié chaleureusement pour le don.
Aujourd’hui je ne regrette pas mon don. Pour moi ça n’a duré que trois semaines, pour ces couples ce sont des mois de traitement, d’attente pour un appel. Un parcours du combattant pour ces femmes, un simple saut d’obstacle pour une donneuse.